Loi Macron : les lavandières de nuit devront aussi travailler le jour

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PONT-CROIX. Des centaines de lavandières de nuit ont défilé le long des chemins creux de Bretagne, à l’appel de leur syndicat, dans la brume d’une nuit d’octobre, sous un vague croissant de lune reflété par des ruisseaux blêmes.

Elles protestaient contre la nouvelle obligation de travailler le jour, comme prévu par la loi Macron, dans certaines zones touristiques. La réglementation prévoit que les lavandières devront désormais hanter les vieux lavoirs de 12h à 18h. « Ce texte met en péril nos conditions de travail séculaires », accuse Morgane, qui nettoie des linceuls depuis 2567 ans. « C’est d’autant plus malheureux que certaines d’entre nous ont été condamnées à devenir lavandières de nuit parce qu’elles avaient osé bafouer le repos dominical. »

Les manifestantes pointent d’autres charges qui pèsent sur leur activité artisanale. Comme, par exemple, l’augmentation des quotas de chrétiens à effrayer le soir d’Halloween. Elles fustigent également « les passants qui, pour faire les malins, nous proposent de nous aider à tordre le linge, et au final le tournent dans le même sens que nous, ce qui nous empêche de leur briser proprement les os. »

Depuis cinquante ans, le nombre de lavandières de nuit a été divisé par deux en Bretagne. « Les jeunes se détournent des traditions, soupire Morgane. Ma fille se contente de hanter une machine à laver dans la banlieue de Brest. Elle fait déteindre les hauts colorés et subtilise les chaussettes. Tout se perd, moi j’dis. »

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